AU FIL DES MOTS à Chavagnes-en-Paillers

AU FIL DES MOTS à Chavagnes-en-Paillers

Juin 2022

Jeudi 9 juin 2022

 

Archibald Haddock

 

Capitaine au long cours, Haddock est l'archétype du marin, reconnaissable à son pull à col roulé bleu frappé d'une ancre au milieu de la poitrine, à sa casquette et à sa barbe foisonnante. Personnage bourru doté d'un caractère insoumis, il est aussi maladroit qu'impulsif et exprime sa mauvaise humeur à travers les nombreux jurons qui le caractérisent. Son répertoire est extrêmement varié : les injures classiques, comme « scélérats » ou « bandits », côtoient des noms d'oiseaux ou d'animaux comme le « babouin », le « macaque » ou le « sapajou ». Il puise également dans le langage savant, avec des mots issus du latin ou du grec comme « olibrius », « amphitryon » ou encore « anacoluthe », ou dans le répertoire militaire avec son célèbre « bachi-bouzouk ».

Plus que ses colères, l'alcoolisme est son principal défaut. Grand amateur de whisky, il lui arrive d'en consommer jusqu'à ne plus obéir qu'à ses pulsions, ce qu'il regrette amèrement ensuite. Les relations qu'il noue avec les autres personnages au fil des aventures forment autant de duos comiques. Il cherche par exemple à fuir à tout prix l'assureur Séraphin Lampion, le jeune prince Abdallah ou la cantatrice Bianca Castafiore. Son cœur tendre se révèle quand il se prend de pitié pour les esclaves africains ou qu'il invite des romanichels à s'installer chez lui au château de Moulinsart.

 

Vive les vacances

C'est les vacances ; il faut plier bagage. Oui, mais pour où ? Vous proposez à votre amie, de but en blanc, le Groenland, la Laponie. Non, elle est en froid avec les icebergs. Les montagnes ? La cordillère, l'Himalaya, l'Annapurna ? Elle est en butte au mal d'altitude ! Et puis, peu lui chaut les volcans, même éteints.

D'accord, on reste en France. Vous ne perdez pas le nord, vous lui proposez le Pas-de-Calais. Elle imagine les corons, les terrils et elle fait déjà grise mine. Vous insistez : les beffrois, les caps Blanc-Nez et Gris-Nez, la Côte d'Opale. Ses cernes déjà anthracite se sont encore assombris ; décidément, ça n'a pas la cote.

Un pis-aller alors : des vacances bucoliques à la campagne ? Elle refuse ferme. Foin des moissonneuses-batteuses, des vaches pie-rouge, des bouses caca d'oie, des corbeaux noirs de jais.

Là, vous commencez à maronner. Un stage musical ? Elle n'est pas au diapason.Une semaine culturelle à Saint-Claude ? Elle ne pipe mot. Une formation culinaire ? Des mamies gâteau qui vous enseignent à cuisiner des plats si succulents que Lucullus lui-même en resterait bouche bée ? L'idée lui semble peu ragoûtante, voire saugrenue.Vous ne perdes pas pied ; par acquit de conscience, vous lancez sans plus vous mouiller : la plage, les hors-bords, les après-soleils ! Là, elle plonge.

Et voilà, ce n'était pas la mer à boire !

Philippe Dessouliers

 

 

Tout le monde ment effrontément, incidemment

Je milite gentiment mais ardemment pour qu'on dise les choses vraiment franchement, car, décidément, les cachotteries apparemment ou prétendument anodines sont fréquemment et abondamment sources de malentendus. Une théorie dûment et suffisamment étayée vaut définitivement mieux qu'un argumentaire crûment et incongrûment bâclé. Subséquemment, même si je l'ai dit précédemment, je le redis solennellement et bruyamment : il faut s'exprimer intensément – arrogamment, impudemment ou bienveillamment, mais toujours honnêtement et éloquemment.

François Rollin

 

 



27/09/2022
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